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Résumé : Dans ce domaine plutôt vaste, nous concentrons nos efforts, d'une part, sur les problèmes d'homogénéisation en milieux et, d'autre part, sur les phénomènes de turbulence apparaissant dans les équations de transport en champs de vitesse aléatoires gaussiens. Dans le premier cas, nous analysons aussi bien des opérateurs aux dérivées partielles que des opérateurs aux différences. Nous étudions également le comportement asymptotique des paramètres effectifs. Dans le second cas, nous adoptons une approche spectrale pour analyser le comportement qualitatif de l'équation.
Participants : Fabien Campillo , Fabienne Castell ,
Frédéric Cérou , Guillaume Gaudron , Antoine Lejay , Etienne
Pardoux , Elisabeth Remy
Mots-clés : équation différentielle stochastique, équation
aux dérivées partielles à coefficients aléatoires, milieux
aléatoires, homogénéisation, marches aléatoires
Nous étudions des résultats d'homogénéisation pour des
opérateurs aléatoires aux différences (i.e. la variable spatiale
prend ses valeurs sur une grille ).
Dans un premier temps, nous avons mis en place des outils
d'analyse spécifique à ce cas (mais qui sont «classiques» en
espace continu). Ensuite, nous regardons plus particulièrement le
cas d'un milieu aléatoire de type «échiquier», à deux composants
de perméabilité homogène :
où représente la perméabilité au point
.
Ce travail est mené par É. Remy en collaboration avec A. Piatnitski.
Dans une première étude, A. Piatnitski et E. Remy ont analysé une marche aléatoire dans un milieu aléatoire discret à deux composants homogènes, et analysé la diffusion effective de cette marche lorsque la diffusion de l'un des composants du milieu tend vers zéro (en supposant que le choix du composant en chaque point de la grille se fait de façon indépendante et que les probabilités de transition vers le point voisin sont les moyennes harmoniques des diffusions correspondantes). Ils ont montré comment la diffusion effective asymptotique dépend de la probabilité de chacun des composants.
Ils poursuivent cette étude en prenant en compte d'autres types de probabilités de transitions (fondées sur la moyenne arithmétique ou géométrique). Cette étude fait appel à des résultats non classiques de la théorie de la percolation.
Ce travail est à l'origine motivé par une application en ingénierie pétrolière. Il s'agit de calculer des coefficients de perméabilité effective en simulant des marches aléatoires sur des damiers. Fabien Campillo, Frédéric Cérou, Andrey Piatnitski et Elisabeth Remy vont s'intéresser de façon plus systématique à ces algorithmes et également les utiliser pour illustrer le comportement de la diffusion effective en fonction des différents paramètres.
Il s'agit d'étudier d'un point de vue probabiliste les
opérateurs différentiels sous forme divergence :
L'axe principal de cette recherche fut l'établissement de la
propriété d'homogénéisation, déjà connue par des méthodes
analytiques, pour la famille d'opérateurs :
Dans le cas où l'espace ambiant est de dimension une, il est
possible de donner des indications supplémentaires sur le
processus en le caractérisant par sa mesure de vitesse et sa
fonction d'échelle. Si le coefficient de diffusion est à
variations bornées, le processus associé à
est solution
forte d'une équation différentielle stochastique faisant
intervenir le temps local de ce même processus.
Soit le processus solution de :
Nous avons entamé une collaboration avec Frédéric Pradeilles (Ecole Nationale Supérieure de l'Aéronautique et de l'Espace).
Nous souhaitons étudier la propagation du front de l'équation
KPP à suivante :
où aléatoire a de «bonnes propriétés» d'homogénéisation.
Nous essayons en particulier de déterminer le comportement de
(où
est
l'espérance par rapport au champ
).
Ce problème nécessite l'étude des grandes déviations du
processus de diffusion :
Participants : Fabien Campillo , Frédéric Cérou , Hervé
Soulard
Mots-clés : équation différentielle stochastique, équation
aux dérivées partielles à coefficients aléatoires, équation aux
dérivées partielles stochastique, milieux aléatoires
La motivation principale de ce travail vient de l'analyse mathématique de modèles physiques pour l'océanographie. Par exemple, si on étudie la température ou la salinité de l'océan, ces quantités sont solutions d'équations linéaires paraboliques comprenant l'action d'un champs de vitesses, modélisé ici par un champ aléatoire.
On ne cherche donc pas à résoudre l'équation non-linéaire caractérisant complètement le champ de vitesse, mais on utilise les propriétés statistiques des solutions de l'équation de Navier-Stokes et des mesures faites sur l'océan pour justifier les choix qui sont faits sur le modèle aléatoire.
On est ainsi amené à considérer un champ aléatoire
stationnaire, homogène, gaussien, isotrope, incompressible et
markovien en temps. En supposant une invariance d'échelle, donc
en se plaçant dans le cadre de la théorie de la turbulence de
Kolmogorov, on peut alors caractériser le champs aléatoire par
seulement deux exposants réels et
, l'un
contrôlant les corrélations spatiales, et l'autre les
corrélations temporelles.
On s'intéresse tout d'abord au comportement asymptotique des trajectoires lagrangiennes de ce champ de vitesse pour de grandes échelles en temps et espace. Les résultats obtenus par Avellaneda et Majda dans le cas, plus simple, du cisaillement (shear flow) montrent une grande variété de comportements en fonction des deux paramètres du champ de vitesses. On cherche à mettre en évidence des résultats similaires dans le cas général, de façon tant numérique que théorique. Des avancées significatives ont déjà été obtenues dans cette direction par René Carmona et son équipe.
Les aspects numériques de cette étude sont développés au
paragraphe
Participants : Etienne Pardoux , Marie-Christine
Roubaud
Mots-clés : calcul stochastique, équation différentielle
stochastique rétrograde, homogénéisation, moyennisation, filtrage
non linéaire
Résumé : Dans ce domaine c'est l'étude des équations différentielles stochastiques rétrogrades qui retient essentiellement notre attention. Toujours dans ce cadre nous étudions des phénomènes de moyennisation. Nous nous intéressons également à l'équation de Poisson. Enfin un problème de filtrage non linéaire a été abordé.
En collaboration avec Aurel Rascanu (Université de Iasi, Roumanie), Etienne Pardoux a étudié les EDSR avec le sous-différentiel d'une fonction convexe parmi les coefficients, en dimension finie et infinie. Cela permet de traiter en particulier des réflexions au bord d'un convexe, et en dimension infinie divers types d'opérateurs aux dérivées partielles (donc on résoud des Equations aux Dérivées Partielles Stochastiques Rétrogrades). Deux publications sont soumises.
En collaboration avec Vlad Bally (Université du Mans et
Laboratoire de Probabilités Paris VI) Etienne Pardoux a considéré
des EDSR avec un coefficient qui n'est pas
nécessairement à croissance linéaire. Cela permet d'obtenir
l'interprétation probabiliste de solutions positives
d'EDP du type , le
cas nouveau et intéressant étant le cas
, qui a attiré
l'attention de nombreux spécialistes récemment.
E. Pardoux et Yu. A. Veretennikov étudient un problème de moyennisation pour des EDS rétrogrades (EDSR), qui produit un résultat de moyennisation pour un système d'EDP paraboliques semilinéaires. On utilise dans ce travail la convergence en loi au sens de Meyer-Zheng.
En fait la méthode mise au point dans ce travail se révèle
utile pour d'autres résultats de convergence sur les EDSR (avec application aux EDP), notamment pour l'homogénéisation (voir le thème
«Méthodes probabilistes pour l'homogénéisation d'EDP
non-linéaires à coefficients aléatoires» du paragraphe ).
Dans le cadre de ce travail, on a eu besoin de résultats d'approximation- diffusion. Ceux-ci s'appuient nécessairement sur la résolution d'une équation de Poisson associée au générateur d'un processus de Markov récurrent positif. Lorsque le Markov prend ses valeurs dans un compact, on a des résultats très forts qui sont pleinement satisfaisants. Dans le cas non compact, on n'a que des résultats partiels.
Toujours en collaboration avec Yu. A. Veretennikov,
Etienne Pardoux cherche à obtenir des estimées précises de la
solution d'une équation de Poisson associée au générateur d'une
diffusion récurrente dans , et à
appliquer ces résultats à l'obtention de résultats
d'approximation diffusion sous des hypothèses plus explicites que
celles que l'on trouve actuellement dans la littérature.
En s'appuyant sur un travail récent de A.Yu. Veretennikov, on obtient des estimées qui semblent être optimales sur le comportement à l'infini de la solution de l'équation de Poisson en fonction du comportement du second membre. L'application à l'approximation-diffusion sera faite prochainement.
Lors de l'étude effectuée en collaboration avec D.T.
Pham (LMC-CNRS)
et J. Verron (LEGI) sur le problème
d'assimilation de données en océanographie (comment intégrer au
mieux les observations dans un modèle d'écoulement), les
principales difficultés rencontrées étaient la non-linéarité et
la très grande dimension du système. Ceci nous a conduit à
étudier le comportement en temps long de filtres
d'ordre réduit en collaboration avec A. Le-Breton (LMC-UJF).
Nous nous sommes intéressés à des problèmes de filtrage linéaires et non-linéaires et notamment à un cas linéaire avec des bruits colorés. En utilisant les résultats d'Ocone et Pardoux sur la stabilité asymptotique du filtre optimal par rapport à la condition initiale, nous montrons l'efficacité asymptotique de ces filtres dans divers cas. Ces résultats ont été présentés dans [11].
L'étude de situations où un filtre d'ordre réduit n'est pas asymptotiquement optimal mais où l'erreur commise reste bornée dans le temps a été seulement abordée dans le cas linéaire et est à développer.
Résumé : Dans le cadre de l'homogénéisation nous nous sommes intéressés aux méthodes probabilistes numériques de calcul de coefficients effectifs à l'aide de marches aléatoires (en temps discret ou en temps continu) ou de processus de diffusion. Pour les équations de transport nous avons poursuivi nos travaux sur les approximations de type spectral et commençons une étude sur l'approximation par décomposition en ondelettes. Nous avons poursuivi nos travaux d'implémentation du filtre non linéaire. Enfin nous nous sommes penchés sur les probabilités numériques et Java.
Participants : Fabien Campillo , Frédéric Cérou , Antoine
Lejay , David Miglior , Etienne Pardoux , Elisabeth Remy , Hervé
Soulard
Mots-clés : équation différentielle stochastique, équation
aux dérivées partielles à coefficients aléatoires, équation aux
dérivées partielles stochastique, milieux aléatoires,
homogénéisation, marches aléatoires, filtrage non linéaire,
algorithme stochastique, analyse numérique, algorithme numérique,
algorithme parallèle, calcul scientifique
Sur le plan numérique, notamment à cause de la taille des problèmes (nombre de points de maillage), il est parfois souhaitable de proposer des alternatives aux solveurs classiques d'EDP, comme les méthodes de marche aléatoire ou de simulation de processus de diffusion précédemment évoqués.
Nous collaborons depuis quelques années avec Benoît Noe tinger (IFP, Pau) qui propose des méthodes de calcul de coefficients effectifs par méthodes de marches aléatoires ou simulation de processus de diffusion en ingénierie des réservoirs pétroliers (notamment pour des modèles avec fissures). Cette collaboration a déjà donné lieu à un contrat.
Des efforts sont toujours nécessaires en terme d'analyse. Nous proposons également d'autres approches probabilistes comme la simulation de processus de diffusion en milieu aléatoire tenant compte de la présence de fissures. Ce dernier point conduit à des problèmes importants, non abordés jusqu'à ce jour, de discrétisation d'EDS : la prise en compte d'un milieu avec fissures nous amène à faire appel à des mouvements browniens asymétriques (skew Brownian motion) et à simuler finement les temps d'atteinte de ces fissures.
B. Noetinger (IFP, Pau), par les problématiques qu'il soulève, nous conforte dans le fait de croire à la pertinence de ces problèmes. Des tentatives pour améliorer les méthodes numériques utilisées par les ingénieurs de l'IFP nous conduisent à vouloir simuler un mouvement brownien asymétrique (skew Brownian motion), ce qui suppose tout d'abord de savoir simuler correctement le temps d'atteinte d'une valeur donnée, par exemple 0, par un mouvement brownien scalaire.
Un problème analogue se rencontre lorsque l'on veut simuler la
solution d'une EDPS du type :
Nous nous sommes, jusqu'à présent, limités à l'étude d'un écoulement stationnaire monophasique incompressible dans un champ de perméabilité aléatoire (ergodique). La loi de Darcy conduit alors à une EDP elliptique à coefficients aléatoires et d'opérateur aux dérivées partielles de «forme divergence».
En régime permanent, l'écoulement d'un fluide
monophasique incompressible dans un milieu poreux hétérogène
saturé est régi par la loi de Darcy :
où
est la pression locale,
,
désignant la perméabilité du milieu et
la viscosité du fluide.
est la
conductivité hydraulique,
est le flux du fluide.
L'incompressibilité se traduit par :
Nous avons fait appel aux méthodes de marches aléatoires. La perméabilité effective du milieu est alors fonction de la distance parcourue par la marche (en moyenne, ou par une trajectoire grâce au théorème ergodique) depuis un point de départ initial. Deux types de marches ont été considérés : en temps discret et en temps continu.
À chaque site de l'échiquier est associée une
conductivité hydraulique
. Chaque site
dispose de 4 voisins
,
,
et
(en dimension 2) ; on calcule alors la moyenne
harmonique :
et
.
Dans le cas de la marche en temps discret, à chaque unité de
temps, on passe du site à son voisin
avec la
probabilité
(c'est-à-dire «avec d'autant plus de facilité
que la connexion
est perméable»).
Dans le cas de la marche en temps continu, on reste un temps
sur ce site (c'est-à-dire «d'autant moins longtemps que
le milieu est localement perméable en
»), puis on saute au
voisin
avec la probabilité
(c'est-à-dire
«avec d'autant plus de facilité que la connexion
est perméable»).
Cette étude se poursuit en collaboration avec A. Piatnitski (Institut Lebedev, Moscou). Les aspect numériques sont menés par F. Campillo, F. Cérou, É. Remy en collaboration avec B. Noetinger (SF IFP, Pau).
Participants : Fabien Campillo , Frédéric Cérou , Hervé
Soulard
Mots-clés : équation différentielle stochastique, équation
aux dérivées partielles à coefficients aléatoires, milieux
aléatoires
Pour simuler des trajectoires lagrangiennes, une première approche, proposée par R. Carmona, consiste à approximer la densité spectrale par une somme de mesures de Dirac, dont les poids sont des processus d'Ornstein Uhlenbeck deux à deux indépendants.
Les simulations déjà effectuées par Frédéric Cérou ont permis de dégager certaines conjectures concernant des phénomènes de fractalisation, de mélange, l'apparition de vortex... qui méritent chacun une étude théorique approfondie.
Des résultats récents ont montré l'intérêt des décompositions en ondelettes pour l'analyse et la simulation de champs de vitesse présentant un comportement turbulent. Or, ces résultats portent essentiellement sur les cas où le champ ne présente pas de corrélation temporelle. Les cas plus réalistes n'ont été jusqu'à présent attaqués qu'au moyen de méthodes plus classiques, basées sur les décompositions de Fourier.
L'objectif -- initialisé par F. Cérou, B. Torrésani et P. Tchamitchian en collaboration avec R. Carmona -- est de développer des algorithmes de simulation de champs corrélés temporellement, basés sur les décompositions en ondelettes (ce qui permet une approximation plus précise des corrélations spatiales). Les méthodes basées sur des décompositions en bases d'ondelettes biorthogonales semblent bien adaptées à la situation.
Participants : Fabien Campillo , Fabienne Castell ,
Frédéric Cérou , Etienne Pardoux
Mots-clés : équation différentielle stochastique, équation
différentielle stochastique rétrograde, filtrage non linéaire,
algorithme numérique
Nous travaillons régulièrement avec F. Le Gland (IRISA), Marc Joannides (Université Grenoble II) et Zhang Huilong (Université Bordeaux I). Un prototype de filtre non linéaire numérique par différences finies a été codé en C++. Actuellement nous collaborons également avec Richard Darling (University of South Florida et University of California at Berkeley) sur une nouvelle méthode de filtrage non linéaire approchée.
Participants : Fabien Campillo , Frédéric Cérou , Hervé
Soulard
Mots-clés : équation différentielle stochastique, marches
aléatoires, algorithme stochastique, algorithme numérique
Afin d'illustrer d'une manière accessible à tous les méthodes
numériques qui se rapportent aux probabilités, nous avons
commencé à développer des outils interactifs sous forme d'applets
Java incluses dans un texte didactique. Il s'agit par ce
moyen de sensibiliser le public scientifique le plus large aux
méthodes et phénomènes aléatoires, en allant des générateurs de
nombres pseudo-aléatoires jusqu'aux trajectoires d'équations
différentielles stochastiques. L'accent est également mis sur les
méthodes probabilistes permettant de résoudre des problèmes
déterministes, comme la méthode de recuit simulé. Une première
version, encore un peu sommaire, de ce travail, est disponible
sur l'internet [12].
Elle sera mise à jour au fur et à mesure. Les applets ont été
développées par David Miglior et Frédéric Cérou.