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Cette phase produit une spécification non quantifiée de
problème informatique et une
spécification de ses variables (
).
Un nouveau modèle événementiel a été spécifié : le modèle événementiel arbitraire multimodal, qui permet de définir pour chaque type d'événement une suite ordonnée de bornes supérieures de densités d'arrivée.
Cette phase couvre les étapes de conception permettant
d'aboutir à une spécification d'un système informatique non
dimensionné et de ses variables
qui, de façon prouvable, résout
. Pour franchir une étape, il faut
satisfaire des obligations de preuves (de conception
correcte). Ces preuves produisent les conditions de
faisabilité (CF). Un nouveau résultat concerne la permutation
qui s'effectue entre modèles et propriétés, lorsque l'on
extrait d'une solution intermédiaire
le sous-problème
à résoudre à
l'étape suivante (noeud d'un arbre de conception).
Cette phase produit une spécification , le dimensionnement physique de
, qui est dérivé de
, une
quantification du problème
. Pour
obtenir
, il faut satisfaire des
obligations de preuves (de dimensionnement correct), en
appliquant (CF).
Un nouveau résultat concerne la démonstration de découplage total entre la phase de conception et la phase de dimensionnement, sur un problème ouvert (le problème HRTDM, cf. §6.5) et sur le problème d'avionique modulaire posé par Dassault Aviation (cf. §7.1).
Dans le cadre de la thèse de Laurent George (soutenance fixée en janvier 1998), différents algorithmes de diffusion sélective fiable/atomique avec temps de réponse garanti ont été spécifiés en modèle DBC.
Une diffusion sélective est une diffusion dans un groupe destinataire. Un processus peut appartenir à plusieurs groupes destinataires. Les algorithmes de diffusion sélective présentés ici n'exigent pas la connaissance du groupe destinataire (c'est-à-dire ne nécessitent pas un algorithme d'appartenance au groupe). Ce sont d'authentiques algorithmes de diffusion sélective selon la terminologie de Schiper. Ces algorithmes ont été conçus en modèles DBC (Délais de communication et de traitement Bornés et Connus), aussi appelés modèles synchrones. Leur conception se conforme à la méthode TRDF.
Les demandes de diffusion du message sont
supposées survenir selon une loi sporadique de période
. La livraison du message
doit survenir dans un délai
après la
demande de diffusion, où
est l'échéance
relative du message
. Les processus peuvent
défaillir par arrêt définitif (au plus
processus peuvent défaillir) et le réseau peut défaillir par
omission (au plus
omissions peuvent
survenir lors du traitement de la demande de diffusion de tout
message
).
L'algorithme de diffusion fiable masque les omissions du
réseau et la défaillance d'une source en cours de diffusion par
les relais. À chaque source de diffusion sont associés
relais dans le groupe
destinataire ; ces relais retransmettent le message reçu pour la
première fois. La composante temps réel est fournie par un
ordonnancement. Nous avons étudié deux ordonnancements :
l'ordonnancement EDF (Earliest Deadline First : échéance absolue
la plus proche en premier) et l'ordonnancement FIFO (First In
First Out : premier arrivé-premier servi). L'évaluation du temps
de réponse ``pire cas'' a été faite pour ces deux
ordonnancements. Les conditions de faisabilité, conditions sous
lesquelles la diffusion de chaque message respecte son échéance
relative, sont fournies.
Cet algorithme se distingue de celui proposé par Hadzilacos et Toueg de par la limitation du nombre des relais et de par la composante temps réel.
Afin d'éviter tout risque d'interblocage, qui serait dû à la présence d'un cycle dans la livraison des messages, l'ordre total garanti par les algorithmes de la famille que nous proposons est un ordre global. Les algorithmes de cette famille se distinguent les uns des autres par les propriétés supplémentaires offertes par cet ordre total global. Cet ordre peut n'offrir aucune autre propriété supplémentaire. Il peut préserver l'ordre FIFO d'une source localement ou globalement. Il peut préserver l'ordre causal localement ou globalement. Il peut également préserver l'ordre chronologique localement ou globalement. À chacune de ces possibilités correspond un algorithme de diffusion sélective atomique. La composante temps réel est fournie par un ordonnancement EDF. Pour chacun des 7 algorithmes de la famille, l'ordre total est construit au-dessus de l'algorithme de diffusion sélective fiable décrit ci-dessus. Concrètement ces algorithmes se distinguent par le réglage d'un paramètre. Les temps de réponse ont été évalués pour les 7 algorithmes. L'impact des propriétés supplémentaires de l'ordre global sur le temps de réponse a été mis en évidence.
Cette collaboration scientifique s'est établie à l'occasion du lancement du projet ATR (cf §7.2 pour la présentation des problèmes applicatifs traités). Dans le cadre de ce projet, deux algorithmes de diffusion atomique uniforme temps réel ont été spécifiés : l'un en modèle DBC et l'autre en modèle DNB (Délais Non Bornés), aussi appelé modèle asynchrone.
Les demandes de diffusion des messages suivent des lois
arbitraires unimodales : pas plus de demandes
de diffusion du message
dans toute
fenêtre temporelle de largeur
. La livraison du
message
doit intervenir dans un délai
après la demande de diffusion
(
est l'échéance relative du message
). Les processeurs peuvent défaillir par
arrêt définitif.
De plus, dans le modèle DBC, nous étudions l'incidence des
défaillances temporelles du réseau. Un message est normalement
acheminé par le réseau en au plus unités de
temps. Une défaillance temporelle est le dépassement de cette
borne
. L'algorithme conçu en modèle DBC procède
par ``rounds''. Tout message reçu pour la première fois est
retransmis. À chaque round
, un processeur
diffuse des messages à tous les autres processeurs, traite les
messages reçus et livre selon un ordre défini les messages
initialement diffusés au round
avec
= nombre maximum de processeurs
défaillants et
= nombre de processeurs, et ceci
uniquement si le message a été reçu plus de
fois. Les défaillances temporelles du
réseau sont transformées en omissions des processeurs. Un
processeur est dit correct si et seulement si il est relié avec
au moins une majorité de processeurs sans subir de défaillance
temporelle. Une des conditions de faisabilité est
.
La composante temps réel est fournie par un ordonnancement EDF
oisif. La livraison des messages est faite selon l'ordre des
échéances absolues des messages. Pour ce faire, l'ordonnanceur du
début du round, avec
entier positif, traite les demandes de
diffusion dont l'instant de traitement au plus tard
vérifie
, avec
=
durée d'un round. Les conditions de faisabilité ont été établies.
La valeur optimale de
a été donnée.
Nous avons également étudié le cas où l'ordre de livraison des messages doit se conformer à un ordre partiel reflétant des relations de causalité externe.
L'algorithme de diffusion atomique conçu en modèle DNB (Délais
Non Bornés) utilise les détecteurs de défaillance et l'algorithme du coordinateur tournant. Cet
algorithme de diffusion atomique est destiné à être plongé, en
vue d'un fonctionnement opérationnel, dans un environnement DBC
avec défaillances temporelles du réseau. La composante temps réel
est fournie par un ordonnancement EDF. Les conditions de
faisabilité ont été établies.
Les deux algorithmes ont été comparés par leurs propriétés de sûreté, de ponctualité et de confiance, par leur coût en messages, ainsi que par leurs conditions de faisabilité, d'une part en l'absence de défaillances temporelles du réseau, et d'autre part, en présence de telles défaillances.
L'établissement des conditions de faisabilité de ces solutions pour résoudre le problème HRTDM est loin d'être un problème trivial et repose au préalable sur la résolution des deux sous-problèmes suivants :
Nous avons donné les solutions pour P1 et P2 (formes closes) ainsi que leurs comportements asymptotiques. En outre, nous avons caractérisé et dénombré les scénarios donnant ces bornes supérieures exactes. Nous avons également étudié l'influence de la base m sur les pires cas de parcours déterministes d'un arbre et d'une suite quelconque d'arbres m-aires équilibrés. Nous avons caractérisé la valeur optimale de cette base pour tout dimensionnement du problème HRTDM.
Nous avons spécifié selon la méthode TRDF un problème de
communication temps réel sur canal de communication à diffusion
physique et en accès multiple, qui avait été incomplètement
exprimé en 1995. Une solution de ce problème, appelé HRTDM (cf.
ci-dessus) a été spécifiée. Il s'agit du protocole
802.3D, aussi appelé CSMA/DDCR (Carrier Sense
Multi Access/Deadline Driven Collision Resolution). Ce protocole
est une variante déterministe du protocole Ethernet. Il est basé
sur des parcours déterministes d'arbres m-aires équilibrés. Il
émule un algorithme de type ``Earliest-Deadline-First'' non
préemptif distribué. Lorsque des collisions surviennent entre
messages d'échéances absolues équivalentes, il utilise le
protocole 803.3D (breveté par l'INRIA en 1984).
Le protocole 802.3D est capable d'assurer les
qualités-de-service (QoS) définies dans diverses normes de
l'industrie des Télécommunications (ATM) et de l'Informatique
(comités IEEE 802). La difficulté principale consistait à établir
des conditions de faisabilité suffisantes pour un modèle
événementiel arbitraire unimodal, ce qui impliquait d'identifier
les scénarios pires cas que peut subir tout message soumis à
transmission.
Dans ce but, l'on a exploité les résultats présentés au §6.4 et l'on a conduit deux analyses. L'une a consisté à étudier directement les stratégies pires cas que peut jouer l' ``adversaire'' représenté par le modèle arbitraire unimodal. L'autre a consisté à étudier comment, à partir de conditions de faisabilité nécessaires et suffisantes de l'algorithme EDF non préemptif centralisé, dériver les conditions de faisabilité recherchées. Elles ont été établies, d'une part, pour une allocation donnée des priorités (index) statiques à chacune des sources de messages et, d'autre part, pour toutes les allocations possibles de ces priorités aux sources.
En outre, nous avons montré comment, sous respect d'une hypothèse de charge du canal de communication, garantir la propriété de terminaison de ces deux tests de faisabilité.
La comparaison des conditions de faisabilité ainsi obtenues doit faire l'objet d'études à venir.
Le problème qui fut considéré est celui de la comparaison des algorithmes d'ordonnancement centralisé temps réel statique et dynamique en termes d'efficacité et de complexité. Nous avons introduit un cadre général basé sur une représentation algébrique (structure d'espace vectoriel) de l'ordonnancement centralisé temps réel à préemption et défini formellement un critère d'efficacité à l'aide de normes. Nous avons également défini un cadre général pour déterminer avec précision la complexité des tests nécessaires et suffisants de faisabilité des algorithmes d'ordonnancement centralisé temps réel à préemption.
Nous avons poursuivi nos travaux sur les points suivants :