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OMEGA, Méthodes numériques probabilistes
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industrielles
Participants : Mireille Bossy , Axel Grorud , Hervé
Régnier , Denis Talay , Olivier Vaillant
Mots-clés : méthode particulaire stochastique,
probabilités numériques
Nous poursuivons l'étude engagée sur ce sujet les années précédentes, aussi bien sur le plan de l'analyse théorique de la vitesse de convergence que sur le plan de l'implémentation numérique.
M. Bossy a obtenu un résultat partiel sur la vitesse de convergence lorsque le noyau d'interaction est une masse de Dirac régularisée pour les besoins de la simulation. Un tel noyau est très similaire au noyau de Biot et Savart régularisé qui apparaît dans la méthode de vortex aléatoire pour l'équation de Navier-Stokes incompressible 2D.
Dans la résolution numérique des EDP paraboliques, la valeur
du coefficient de diffusion n'est pas une simple donnée du
problème mais doit être traitée comme un paramètre contrôlant la
précision de la méthode choisie. Les méthodes particulaires
aléatoires n'échappent pas à cette règle. De plus, elles ont un
comportement opposé aux méthodes déterministes classiques non
particulaires, ce qui peut les rendre très concurrentielles dans
les cas de faible viscosité (c'est-à-dire lorsque la constante
dans l'équation (
) est faible). Il est donc
important de savoir estimer la dépendance en
de l'erreur
d'approximation particulaire stochastique sur
solution de (
). M. Bossy et Mohamed Saadbouh
(stage de DEA de Mathématiques Appliquées, université de
Provence) ont obtenu un résultat préliminaire dans cette
direction, pour une équation unidimensionnelle avec un noyau
d'interaction lipschitzien et borné et pour la vitesse de
convergence de la fonction de répartition empirique.
Par ailleurs, M. Bossy et D. Talay travaillent sur l'interprétation probabiliste de l'équation de Burgers avec condition au bord de type Dirichlet. C'est une étape préliminaire à la construction et à la justification mathématique de l'algorithme particulaire. L'interprétation probabiliste est fondée sur un processus stochastique non linéaire réfléchi au bord du domaine. Les essais numériques menés par M. Bossy ont permis de valider numériquement l'approche probabiliste employée.
M. Bossy et D. Talay étudient également, en collaboration avec M. Picasso (École Polytechnique Fédérale de Lausanne), un modèle physique d'écoulement de polymères qui couple une EDP de type Navier-Stokes avec un système d'équations différentielles stochastiques non linéaire au sens de McKean et à coefficients singuliers. Ils ont analysé un algorithme dans un cas simplifié. Le cas non simplifié est en cours d'étude.
Pour certaines équations aux dérivées partielles non
linéaires, ou pour rendre compte de certaines conditions aux
bords (voir la section suivante), il est nécessaire de considérer
des méthodes particulaires reposant sur la simulation de
processus de branchement à valeurs mesures. Ainsi, Sherman et
Peskin [SP86] ont
introduit, sans la justifier mathématiquement, une méthode
particulaire stochastique pour les équations du type
Par ailleurs, H. Régnier étend le travail précédent à la méthode particulaire introduite elle aussi par Sherman et Peskin [SP88] pour la résolution numérique des équations d'Hodgkin-Huxley [HH52].
Un champ d'activité nouveau pour le projet porte sur certaines
équations aux dérivées partielles à conditions initiales
aléatoires. En effet, l'imprécision des mesures ou la complexité
d'un phénomène physique incitent à représenter les quantités
observées par des variables aléatoires. C'est le cas de la
décomposition de Reynolds pour la vitesse d'un fluide dans
un écoulement turbulent :
Participants : Madalina Deaconu , Jean-Sébastien Giet ,
Bernard Roynette , Pierre Vallois
Mots-clés : analyse stochastique, processus
stochastique
En collaboration avec Saïd Benachour (université Henri Poincaré),
B. Roynette et P. Vallois travaillent à établir une
interprétation probabiliste pour l'équation de Navier-Stockes
dans un ouvert borné de
avec
condition de vitesse nulle au bord. Au tourbillon
est associé un processus de branchement non linéaire
qui a la particularité de créer ou de détruire de la
masse au bord de
. Le bord apparaît donc comme l'endroit
où les tourbillons se créent ou se détruisent. Plus précisement,
pour l'équation 2-D le lien entre
et X est le
suivant :
La démarche qui vient d'être décrite peut être adaptée à des
situations autres que l'équation de Navier-Stokes. En
collaboration avec M. Gradinaru (université Henri Poincaré) et
Marc Yor (université Paris 6), B. Roynette et P. Vallois
considèrent l'équation aux dérivées partielles sur avec condition au bord suivante :
La représentation probabiliste d'équations aux dérivées
partielles a été complétée cette année par le travail de B.
Roynette et P. Vallois en collaboration avec Saïd Benachour
(université Henri Poincaré) sur l'équation
Le comportement en temps long de systèmes de particules peut
fournir des représentations probabilistes d'EDP non linéaires
stationnaires, ainsi que des algorithmes probabilistes de
résolution numérique. Dans cette direction, M. Deaconu a montré
la convergence en loi vers sa mesure stationnaire quand t tend
vers l'infini, d'un processus stochastique non linéaire au sens
de McKean et réfléchi dans l'intervalle . La mesure
stationnaire est calculée explicitement et des approximations
numériques (obtenues par simulation de systèmes de particules)
pour deux cas particuliers ont été étudiées.
Participants : Claude Martini , Patrick Seumen Tonou ,
Denis Talay
Mots-clés : mathématiques financières
Avellaneda et Lyons, dans un modèle de type Black-Scholes avec
une volatilité inconnue à valeurs dans un intervalle, obtiennent
le prix minimal d'une option européenne comme solution d'une EDP
de type Hamilton-Jacobi-Bellman sous la condition que le payoff à
l'échéance de l'option soit une fonction suffisamment régulière
du prix du sous-jacent. L'extension aux payoffs réels tels que
les CallSpreads, les PutSpreads, les options digitales, etc. n'a
rien d'évident. C. Martini a obtenu un tel résultat pour les
payoffs continus. Il a aussi caractérisé l'image des prix d'une
option quand l'intervalle de volatilité varie. Le cas des payoffs
discontinus (option digitale) est plus compliqué. Une question
ouverte est la suivante : le prix d'une option de payoff
égal à l'indicatrice d'un point est-il nul ? C. Martini a
montré qu'une réponse affirmative est équivalente à l'existence
d'une densité pour le noyau de transition d'une diffusion
inhomogène à coefficient de diffusion mesurable à valeurs dans
où
et
sont les extrémités de l'intervalle de
volatilité. L'existence d'une telle densité est à l'étude
actuellement.
Le projet étudie également activement les problèmes numériques issus des modèles financiers.
Ainsi, P. Seumen Tonou et D. Talay ont travaillé sur l'approximation de la loi jointe d'un processus de diffusion et de son supremum courant. Cette question provient très naturellement du calcul par méthode de Monte-Carlo des options européennes de type << look back >>. P. Seumen Tonou et D. Talay ont résolu une question de vitesse de convergence et de développement de l'erreur de discrétisation en temps qui était restée en suspens à la fin de la thèse de P. Seumen Tonou.
Afin de rendre les méthodes numériques populaires parmi les praticiens actuels ou futurs, en collaboration avec B. Lapeyre (École des Ponts et Chaussées), A. Sulem (Inria-Rocquencourt, projet Meta-2) et A. Zanette (université de Trieste, invité au CERMICS), C. Martini développe un package SciLab à vocation didactique sur le thème du pricing et de la couverture d'options. La population visée est celle des étudiants de 3ème cycle de finance ou de mathématiques financières, ainsi que les market-makers débutants et désireux de comprendre le modèle qu'ils utilisent. C. Martini a effectué une mission de trois mois à la fin de l'année au Cermics pour travailler sur ce projet avec A. Zanette.
Enfin, en collaboration avec Bernard Lapeyre et Agnès Sulem, D. Talay a écrit un livre qui sera publié en 1998 par Cambridge University Press : << Understanding Numerical Analysis for Financial Models >>.
Participant : Axel Grorud
Mots-clés : mathématiques financières
A. Grorud continue l'étude des marchés financiers avec asymétrie
d'information, c'est-à-dire un modèle mathématique d'évolution
d'actifs boursiers dans lequel on suppose la présence d'un
investisseur initié [23,32].
En collaboration avec Monique Pontier (université d'Orléans)
et Laurent Denis (université du Mans), il avait auparavant
considéré le modèle des prix dirigés par une mesure de
Poisson [29]. Ce modèle
financier est incomplet au sens où il peut exister plusieurs
probabilités neutres au risque. À présent les mêmes auteurs
considèrent un modèle de marché sur un espace de probabilité
filtré dont la dynamique est régie par un mouvement
brownien W de dimension m et un processus de Poisson marqué N,
indépendant de W, de dimension n et d'intensité
. On note
la martingale associée :
Participants : Philippe Chassaing , Jean-François
Marckert
Mots-clés : probabilités numériques
L'approche par martingales ou par l'équation de Bellman, typique
du contrôle stochastique, semble nouvelle en analyse
d'algorithmes. P. Chassaing a obtenu l'algorithme optimal pour le
problème de la majorité dans le cas biaisé [21]. Un prolongement de ce résultat
est le design d'algorithmes compétitifs pour la recherche d'un
composant (chip) défectueux, travail en commun avec L. Alonso, E.
Reingold et R. Schott.
Par ailleurs, P. Chassaing a obtenu l'algorithme optimal pour
la recherche du maximum d'une marche aléatoire simple asymétrique
et a précisé les résultats d'Odlyzko concernant le cas
symétrique. De même, J-F. Marckert a montré que pour obtenir tous
les zéros de la marche aléatoire simple symétrique, il fallait la
sonder en au moins
Dans un travail commun M. Yor, P. Chassaing et J-F. Marckert identifient la loi limite du coût de l'algorithme d'Odlyzko (liée à des fonctionnelles du méandre brownien). En conséquence, cet algorithme s'avère être asymptotiquement optimal non seulement en moyenne, mais aussi pour l'ordre stochastique. Un résultat analogue semble être vrai pour l'algorithme de Marckert pour la recherche des zéros.
En collaboration avec F. Charpillet (Inria Nancy, projet Syco)
P. Chassaing et J-F. Marckert travaillent actuellement sur un
problème d'intelligence artificielle : les algorithmes
anytime, c'est-à-dire des algorithmes qui doivent fournir une
réponse même s'ils sont interrompus avant la fin de leur
exécution normale. Il s'agit de les agencer de sorte que la
qualité de la réponse souffre le moins possible de cette
interruption prématurée. Le temps disponible pour leur exécution
est inconnu à l'avance. Un problème très simple d'ordonnancement
apparaît : supposons qu'au temps 0 une tâche doive être
effectuée en un laps de temps aléatoire X dont la fonction de
répartition est connue. Supposons aussi qu'on
puisse choisir un algorithme
qui remplisse cette tâche
dans une famille d'algorithmes
.
L'exécution d'un tel algorithme
nécessite t unités de
temps, et le résultat de l'algorithme est une valeur notée
. On suppose que U est continue croissante, et que
.Si l'algorithme
est terminé après X, son
résultat n'est d'aucune utilité. Sinon, une fois l'algorithme
exécuté, on peut démarrer un nouvel algorithme
et, si
est terminé avant la date X, on garde
le meilleur des deux résultats
et
, et ainsi de
suite. Le problème est de déterminer une suite d'algorithmes (ou
de durées d'algorithmes) qui optimise la valeur moyenne du
résultat obtenu au temps X. La performance d'une suite
de durées d'algorithmes est donnée par
Participants : Madalina Deaconu , Hélène Ganidis , Bernard
Roynette , Pierre Vallois , Agnès Volpi
Mots-clés : processus stochastique, analyse
stochastique
En collaboration avec Yves Siebenaler (stagiaire du centre
universitaire du Luxembourg), P. Vallois s'est intéressé à la loi
du premier instant où l'amplitude d'une
marche au plus proche voisin atteint le niveau a, la marche étant
de paramètres
, où
(respectivement
) est la probabilité de monter (respectivement
descendre) d'une unité, et
est la probabilité de
rester au même niveau. Ce travail généralise un précédent
résultat de P. Vallois pour
.L'espérance et la variance
de
ont été calculées explicitement, et des théorèmes
limites lorsque a tend vers l'infini ont été établis. L'amplitude
mesurant les fluctuations des trajectoires, cette notion pourrait
être intéressante pour certaines applications en finance, en
assurance ou en mécanique aléatoire par exemple.
Pour de telles applications, il est intéressant d'obtenir une
solution approchée de la probabilité de ruine ou d'absence de
ruine (ou, plus généralement, de franchissement d'un seuil
donné). Ainsi, pour modéliser le niveau d'eau d'un barrage ou les
actifs d'une société d'assurance, on peut choisir un processus
stochastique X et s'intéresser au premier instant où X atteint un niveau donné
. Dans le cas du
barrage, les sauts de X sont négatifs et on a montré que, pour
une large classe de processus, la loi de
s'exprime à
l'aide de la famille de lois
(relation dite de Zolotarev). En revanche dans le cas
de l'assurance, les sauts peuvent être positifs, et on a montré
que la fonction de répartition de
considérée
comme fonction de deux variables vérifie une équation intégrale.
Ce sujet constitue le début de la thèse d'A. Volpi sous la
direction de P. Vallois.
Les systèmes dynamiques aléatoires en temps long interviennent
pour modéliser des comportements asymptotiques de modèles
physiques ou représenter des EDP stationnaires
(cf. supra). En collaboration avec François Simonot
(ESSTIN), H. Ganidis et B. Roynette considèrent le problème de
stabilité en temps grand suivant : soit
solution de
Enfin, le projet a continué à explorer des questions
difficiles de calcul stochastique. Dans une série de travaux
précédents, P. Vallois et Francesco Russo (université Paris-Nord)
avaient défini la notion d'intégrale stochastique et de crochet
généralisés. De nouveaux résultats ont été obtenus, relatifs à
des processus gaussiens et aux équations différentielles
stochastiques généralisées du type
Par ailleurs, M. Deaconu a décrit le comportement des temps
d'atteinte pour une diffusion réelle fortement rentrante. Elle a
aussi donné une formule explicite pour l'espérance du temps de
séjour dans le disque unité de certains mouvements browniens
réfléchis. Des résultats numériques illustrent les résultats.
Enfin, M. Deaconu a considéré des applications des espaces de
Besov aux processus stochastiques : appartenance du
mouvement brownien itéré aux espaces de Besov et aux espaces de
Besov-Orlicz, régularité dans ces espaces d'un processus à deux
indices solution de l'équation de Walsh. La dernière application
concerne l'approximation d'une fonction sur le cube -dimensionnel par le produit tensoriel de réseaux de
neurones.