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Structure: Objet tridimensionnel de la mécanique des
solides dont une des dimensions au moins (typiquement
l'épaisseur) est très inférieure à la taille globale. Cette
propriété permet d'utiliser des modèles mécaniques réduits, c'est
à dire posés sur des variétés de dimension 1 (ligne, dite ``ligne
moyenne'') ou de dimension 2 (``surface moyenne''), et non dans
un domaine tridimensionnel. Les poutres, plaques et coques
constituent des exemples de structures simples, et une structure
générale est constitué d'un assemblage de tels composants.
Poutre: Objet dont deux dimensions (en général du même
ordre de grandeur) sont très petites devant la troisième. Le
modèle réduit est alors formulé sur une ligne (droite ou
courbe).
Coque: Objet dont une dimension (l'épaisseur) est très
inférieure aux deux autres. Le modèle de structure est formulé
sur la surface moyenne de l'objet.
Plaque: Cas particulier de coque dont la surface moyenne
est plane.
Résumé : Dans le cadre des méthodes numériques pour le calcul des structures, trois axes de recherche font l'objet de travaux : la fiabilité des méthodes de coques, les éléments finis de coques pour les applications industrielles, et les modèles numériques de structures composites.
En mécanique des structures, la simulation numérique est maintenant un outil de base. La méthode des éléments finis est largement employée pour la conception de nouveaux produits. Les modèles utilisés, souvent multi-échelles, sont de plus en plus fins et requièrent le développement et l'analyse de méthodes numériques performantes. Dans ce cadre, trois axes de recherches plus spécifiques font l'objet de travaux au sein de MOSTRA.
Dans les équations de coques minces figurent des termes en
et des termes en
, où
désigne l'épaisseur de la coque [Ber94]. Lorsque ces équations sont
approchées par des méthodes d'éléments finis et que l'épaisseur
est très petite (devant les autres dimensions de la structure),
des phénomènes de détérioration de la convergence, et notamment
de verrouillage numérique, sont susceptibles d'apparaître du fait
de la présence de ces différentes puissances de
[Bat96] [Cha96]. Ce type de problème a fait
l'objet de nombreuses études dans d'autres contextes (élasticité
incompressible, plaques, poutres...) mais, à ce jour, il n'existe
pas de méthode réellement satisfaisante pour les coques
générales.
Dans le cadre de nos travaux antérieurs, l'utilisation des
éléments finis de coque requiert la donnée d'une carte
qui associe à tout point matériel
de la surface moyenne de référence
(que l'on choisit en général
plane) sa position initiale
. Dans les
applications industrielles, les géométries des structures
considérées sont en général trop complexes pour être définies par
une carte unique et, de fait, les surfaces sont habituellement
décrites par une liste de points. Des techniques d'approximation
par fonctions ``splines'' ont été parfois utilisées dans ces
situations pour reconstruire une carte à partir des coordonnées
ponctuelles mais, à cause de son coût, cette approche n'est pas
très satisfaisante dans la pratique industrielle. Notre objectif
est de trouver une méthodologie efficace et robuste pour
construire automatiquement une carte dans toutes les situations
industrielles où la coque est décrite uniquement par son maillage
tridimensionnel.
Les interactions fortes entre les diverses échelles des stratifiés composites (échelle du stratifié, des plis et des constituants), et leur faible tenue aux chocs latéraux qui induisent des micro-fissurations dans la matrice et des décohésions fibre-matrice font que beaucoup de méthodes efficaces pour l'étude des structures classiques sont inadaptées.
La modélisation du comportement des stratifiés composites nécessite en général une approche multi-échelles, afin d'intégrer ces spécificités. La simulation directe à l'échelle microscopique étant irréalisable, une représentation à l'échelle des plis supposés homogènes semble raisonnable. La réalisation d'un tel objectif nécessite de savoir :
Solveur en mécanique du solide: Ensemble d'algorithmes
qui permettent la résolution du problème complet (par exemple une
méthode de Newton associée à une discrétisation par éléments
finis).
Décomposition de domaines: la décomposition de domaines
consiste à partager le domaine de calcul en petits sous-domaines
et à concevoir une méthode de résolution qui ramène la résolution
du problème global à des petits problèmes par sous-domaine. Par
ailleurs, en calcul parallèle, ce terme désigne la distribution
de données à travers les processeurs.
PVM: Parallel Virtual Machine
Résumé : La simulation numérique de structures industrielles conduit à des problèmes de grande taille. Leur résolution se heurte à deux difficultés : les géométries sont complexes, et les schémas d'intégration sont nécessairement implicites, ce qui exige l'inversion de systèmes matriciels creux, non structurés et de très grande taille. Pour mener à bien cette tâche, il convient de concevoir et de développer des algorithmes nouveaux.
Les moyens de calcul classiques sont souvent insuffisants pour résoudre des problèmes réels en calcul des structures, en particulier les modèles discrets obtenus sur maillages raffinés et adaptés de structures hétérogènes.
L'avenir dans ces domaines exige l'utilisation de grands ordinateurs parallèles ou de réseaux de stations de travail et de nouveaux algorithmes adaptés au calcul numérique intensif.
La stratégie de développement est axée sur l'utilisation de machines parallèles gros grains et d'une programmation par passage de messages utilisant des standards de type PVM ou MPI. Cette approche assure une grande portabilité du logiciel et une utilisation indifférente de réseaux de stations de travail ou de gros ordinateurs parallèles (SP2, SGI).
D'un point de vue algorithmique, la plupart des problèmes non linéaires en mécanique des structures débouche sur la résolution d'un ou plusieurs systèmes linéaires de grande taille, creux, non structurés et plutôt mal conditionnés. La grande taille de ces systèmes rend difficile sinon impossible l'utilisation de méthodes directes. D'autre part, le mauvais conditionnement est un frein pour l'utilisation de méthodes itératives de type gradient conjugué. Pour résoudre de tels problèmes, au niveau algorithmique, la plupart des solutions proposées et validées s'appuient sur des techniques de décomposition de domaines. C'est une méthodologie générale qui permet de résoudre des systèmes linéaires et non linéaires issus de la discrétisation d'équations aux dérivées partielles.
Une analyse mathématique rigoureuse de ces méthodes, au niveau continu ou discret, permet de concevoir des algorithmes très robustes et de définir des méthodes à deux niveaux pour pouvoir résoudre des problèmes elliptiques avec un grand nombre de sous-domaines (voir Le Tallec [Le 94]).
Dans le projet, on s'intéresse à trois types d'outils nécessaires pour surmonter les difficultés théoriques et pratiques posées par l'utilisation des techniques de décomposition de domaines :
Résumé : Certains comportements dynamiques de structures ne peuvent être expliqués qu'à travers une étude fine du couplage entre la structure et un écoulement fluide environnant. Cette action vise à développer des outils performants pour la simulation numérique de ces phénomènes couplés.
L'objectif de cet axe de recherche est de parvenir à rendre compte, par la simulation numérique, de phénomènes physiques faisant intervenir de façon essentielle l'interaction entre une structure en mouvement et un écoulement fluide. Très schématiquement, on peut décrire le couplage qui entre en jeu comme suit : le déplacement de la structure modifie la géométrie du domaine fluide et donc l'écoulement qui à son tour exerce une action sur la structure. Ces phénomènes jouent un rôle capital dans un grand nombre d'applications et dans des domaines très variés (écoulements dans les vaisseaux sanguins, stabilité des ailes d'avion et des grands ouvrages d'art, etc.).
Dans cette démarche, la pertinence des modèles utilisés pour décrire chacun des deux domaines indépendamment l'un de l'autre et la performance des méthodes numériques employées pour discrétiser ces modèles constituent des préalables fondamentaux. C'est donc tout naturellement en association avec des spécialistes reconnus en mécanique des fluides issus d'autres équipes de l'INRIA (et notamment de M3N) que MOSTRA, dont les compétences ressortissent davantage du calcul des structures, est engagé dans cette action.
Cependant, il est important de souligner que le traitement numérique du couplage fluide-structure ne se résume pas à un simple ``dialogue de codes'' et que cette problématique recèle en elle-même de véritables enjeux scientifiques. Parmi les problèmes difficiles qui sont en cours d'étude ou en voie de le devenir, on peut citer :
Les objectifs de MOSTRA dans ce contexte sont :
- de participer activement à l'effort de recherche des équipes de l'INRIA dans le domaine du couplage fluide-structure, notamment sur les points mentionnés ci-dessus;
- d'adapter les techniques de simulation dans des contextes d'applications bien déterminés où le contrôle actif de structures peut apporter des améliorations et une fiabilité remarquables.
Dans ces deux directions, il convient de souligner que MOSTRA
est partie prenante dans l'action incitative ``Simulations
numériques d'interactions fluide-structure en génie civil et en
ingéniérie biomédicale'' (voir ),
ainsi que dans un partenariat de recherche piloté par le
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées sur les ``Effets du
vent sur les structures du génie civil'' (voir
).
Mots-clés : calcul des structures, contrôle, algorithme
numérique, modélisation, structures adaptatives
Résumé : L'amortissement rapide des vibrations, la qualité acoustique d'une enceinte, la modification de la forme d'une aile d'avion sont des exemples de problèmes où le contrôle actif peut améliorer notablement la compétitivité d'une structure. Ces techniques de contrôle actif reposent sur l'utilisation de capteurs, de boucles de contrôle en temps réel et sur l'utilisation d'actionneurs. Les applications sont en pleine émergence en aéronautique, aérospatial, dans le secteur automobile, en environnement.
Dans le domaine de l'ingénierie mécanique, les structures occupent une place très importante (automobile, aérospatial, génie civil ...). La technologie des structures a évolué par paliers : les structures en matériaux classiques ; plus récemment, les structures en matériaux composites ont permis d'augmenter la résistance en diminuant le poids ; la décennie en cours voit le développement de techniques de contrôle actif (et même passif) et conduit à la notion de ``matériaux intelligents'' c'est à dire capables d'être adaptés (ou même de s'auto-adapter) au milieu environnant.
Cette capacité d'adaptation résulte de la mise en oeuvre de trois fonctions :
Au delà de ce schéma générique et représentatif de la majorité des actions de recherche menées en ce moment, il convient aussi de mentionner une autre idée plus novatrice, qui consiste à remplacer un dispositif de contrôle actif par un dispositif complétement passif (lorsque c'est possible) avec deux avantages immédiats :
Au plan scientifique, la mise au point de telles structures adaptatives repose sur des techniques
Une présentation générale des techniques à mettre en oeuvre se trouve dans la thèse de Collet [Col96] ainsi que dans Fuller [FEN96] , Nelson et Elliott [NE92] ou Tzou [Tzo93].