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Projet MIAOU, Mathématiques et
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La répartition des activités du projet s'effectuant autour de
deux axes qui sont l'identification dans le domaine fréquentiel
et le contrôle de systèmes différentiels, on peut distinguer deux
familles dans les applications visées : une qui concerne
grosso modo les problèmes inverses dans les systèmes
diffusifs et résonnants et une qui concerne la stabilisation de
certains systèmes mécaniques. Pour ce qui est du premier axe, les
techniques d'approximation méromorphe décrites en section
sont susceptibles d'applications à
la déconvolution d'équations linéaires où l'analycité peut
provenir soit de l'application de la transformation de Fourier
soit du caractère harmonique de l'équation elle-même par exemple
en thermique ou en électrostatique. Nous donnons, ci-après, un
aperçu de telles applications.
Participants : Laurent Baratchart , Nick Dudley Ward ,
Juliette Leblond , Frédéric Mandrea , Edward Saff (univ. Floride
du Sud, Tampa, USA)
Mots-clés : problème inverse, Laplacien, approximation
méromorphe
La localisation de fissures dans un matériau, à l'aide de
mesures thermiques ou électrostatiques sur sa frontière, est un
problème inverse classique pour étudier la fatigue des structures
ou détecter les fuites, par exemple. Cependant aucun algorithme
efficace n'existe aujourd'hui pour détecter l'emplacement de
telles fissures, en particulier si l'on ne dispose pas
d'informations initiales sur leur emplacement, car l'intégration
numérique du problème inverse est très instable. La présence de
<< pailles >> dans un objet se traduisant par un
défaut d'analycité de la solution du problème de
Dirichlet-Neumann associé, elle peut en principe être
diagnostiquée en utilisant la théorie d'Adamjan-Arov-Krein ou,
lorsque les mesures ne sont disponibles que sur une partie de la
frontière, son extension présentée en section . Cette approche originale de la
question en est à ses débuts au sein du projet et pose la
question de savoir si les pôles et les zéros des approximants
méromorphes s'accumulent au voisinage des fissures éventuelles ;
elle se couple plaisamment avec l'étude, active en théorie de
l'approximation, des ensembles d'accumulation des pôles et des
zéros des approximants rationnels ou méromorphes.
Nous avons pu établir le résultat préliminaire mais encourageant suivant: s'agissant d'un domaine 2D possédant une fissure intérieure qui est une portion de géodésique hyperbolique, les pôles et zéros de ses approximants AAK se placent sur la fissure, hormis un nombre fini d'entre eux. Le problème de savoir si les pôles s'accumulent au voisinage de la fissure pour des géométries plus générales est à l'étude et fait l'objet de la thèse de F. Mandrea. L'étude de la dimension infinie (fonctions à valeurs opérateurs) est aussi envisagée à plus long terme pour ses applications à la tomographie ou la détection de mines, par exemple. Nous collaborons pour ces questions avec le projet CAIMAN de l'Inria-Sophia.
Participants : Laurent Baratchart , Juliette Leblond ,
Jonathan Partington (univ. Leeds, GB)
Mots-clés : identification robuste
La déconvolution ou l'identification
harmonique décrites en section
interviennent de façon très courante en ingénierie, par exemple
en aéronautique (flottement, modes aérodynamiques) et en
mécanique des structures (bras et panneaux flexibles) pour
identifier des modes vibratoires, en encore en acoustique
(anti-bruit) et en télécommunications (multiplexage, téléphonie)
pour identifier et simuler diverses réponses fréquentielles. Nous
indiquons ici une formulation générale du problème
d'identification robuste qui a été étudié et algorithmiquement
résolu dans le projet, que nous énonçons sur le cercle plutôt que
sur l'axe imaginaire.
On se donne des mesures de la forme où les points de mesures
appartiennent à un
sous-arc
du cercle unité cependant que
appartient à l'algèbre du disque (c'est-à-dire est la fonction de
transfert d'un système linéaire stable qui peut être approché en
norme d'opérateur
par un système de
dimension finie), la suite
étant
bornée et représentant une erreur de mesure ou de
modélisation.
(P2) : étant donnés , on cherche une suite de fonctions
approximant robustement
sur
:
et qui, sur , satisfasse la contrainte
de gabarit :
Une solution à ce problème s'obtient en couplant certains schémas
d'interpolation avec la résolution de (P) [7].
Participants : Laurent Baratchart , Marc Bordier (CMA
École des Mines de Paris, Sophia Antipolis) , Juliette Leblond ,
Jean-Paul Marmorat (CMA École des Mines de Paris, Sophia
Antipolis) , Fabien Seyfert
Mots-clés : contrôle actif d'écho
L'objet de cette application, associée à la bourse DRET dont
bénéficie F. Seyfert, est la faisabilité du contrôle actif de
l'écho d'un sous-marin en minimisant l'énergie de l'onde sonore
réfléchie. Ce phénomène a été modélisé par le CMA de l'ENSMP sous
forme d'un système dynamique linéaire stationnaire causal et
stable de dimension infinie. La présence d'un retard (délai de
transmission) est intrinsèque à ce problème et suggère une
procédure d'identification qui découple la partie rationnelle du
transfert de celle purement retardée. À partir de données
fréquentielles obtenues par simulation numérique, l'estimation du
retard s'effectue en résolvant (P) pour une norme de
Hardy-Sobolev (cf. ) et l'identification rationnelle
des différentes composantes ondes-capteurs par l'algorithme
d'approximation implémenté dans le logiciel hyperion, cf.
.
Participants : Pascal Morin (California Inst. Tech. puis
projet ICARE) , Jean-Baptiste Pomet , Claude Samson (Projet
ICARE) ,
Mots-clés : mécanique, robotique, robotique mobile,
satellite, génie des procédés
Les systèmes pour lesquels il n'existe pas de commande
stabilisante continue stationnaire, et auxquels les travaux sur
la commande périodique évoqués en s'appliquent naturellement, sont
essentiellement des systèmes mécaniques. À l'origine de la
théorie se trouve la stabilisation de systèmes comprenant des
liaisons non-holonômes intervenant en robotique mobile : nos
travaux, communs avec le projet ICARE, permettent la
stabilisation d'une configuration << immobile >> par
retour d'état continu. De gros efforts ont été fournis pour
améliorer leurs performances et restent à faire concernant leur
robustesse à des erreurs de modèles. Ces applications
s'inscrivent dans un vaste programme expérimental en robotique
mobile mené par le projet ICARE, pour lequel nous renvoyons au
rapport d'activité de ce projet. Certains systèmes mécaniques
sous-actionnés, par exemple un satellite en mode dégradé,
fournissent d'autres applications potentielles.
La stabilisation de manière générale concerne évidemment bien d'autres systèmes. Par exemple, un grand nombre de procédés chimiques ont leur meilleur rendement autour de points de fonctionnement instables, qui relèvent de méthodes non-linéaires pour leur stabilisation.
Participants : Laurent Baratchart , Jean-Baptiste Pomet
,
Mots-clés : planification de trajectoires, robotique
mobile, identification
Les travaux présentés en se situent assez en amont.
L'utilité de décider si un système donné est en fait un système
linéaire modulo un compensateur adéquat est claire
conceptuellement. Soulignons que l'utilisation des <<
sorties plates >> pour la planification de trajectoires
revêt un grand intérêt, voir par exemple Conférence Européenne
d'Automatique[MMR97]. De plus, comme
indiqué en
, une meilleure compréhension des
invariants des systèmes non-linéaires conduirait à des progrès
considérables en identification.