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Les points
énumérés ci-dessous doivent être plongés dans le contexte des
sections et
(bien que les chronologies ne
soient pas identiques), certains recouvrements étant par ailleurs
inévitables.
Participants : F. Delcoigne , G. Fayolle
Le modèle de déplacement de véhicules (bus, taxis) sur un graphe
quelconque (problématique issue de PRAXITèLE, cf. section
et RA96) pour des routages
Markoviens, une discipline de service 1-limitée, dans le
cas où les taxis, arrivant à une station vide attendent les
clients, qui choisissent leurs destinations selon une certaine
matrice de routage. Sous des hypothèses assez larges sur les
séquences d'entrée, on a montré que le système n'est jamais
ergodique. Il n'est récurrent nul que si 3 conditions sont
réalisées :
; le vecteur des intensités
d'arrivées aux stations est proportionnel à la mesure invariante
de la matrice de routage ;
,
désignant l'intensité totale des nouveaux clients et
le temps moyen de déplacement entre 2 stations
quelconques. Sinon, le système est transient. On donne une
classification précise de chaque file, ainsi que les lois
limites, après changement d'échelle temporelle convenable, le
nombre de véhicules pouvant être une fonction du temps. Des
transitions de phase apparaissent. La démarche proposée s'appuie
sur le théorème de la limite centrale et sur un couplage avec un
processus de référence, dans lequel les temps de déplacement sont
identiquement nuls. Enfin on a considéré des politiques où les
taxis, en l'absence de clients, attendent pendant une durée
aléatoire quelconque : il existe alors des conditions
d'ergodicité qui ont été formulées explicitement [8].
Participant : F. Dumontet
Le dimensionnement du système PRAXITèLE (cf. section
) a été abordé au moyen d'un réseau
de files d'attente
. Ici les intensités des
processus dépendent du temps et les équations d'évolution avaient
été données par W. Whitt et W. Massey (Bell
Laboratories). Cependant, ce type de modèle ne rend pas compte de
l'aspect bloquant de certaines stations. On a donc différencié
les clients, en introduisant des niveaux de priorité : le
temps de service aux files bloquantes dépend d'un
paramètre général et du nombre moyen de clients de niveau
supérieur présents. On trouve des équations différentielles
d'évolution, dont on caractérise le comportement stationnaire.
Ces résultats [7] seront
comparés avec ceux précédemment obtenus par d'autres méthodes
dans [3].
Par une approche de type programme linéaire sous contraintes, on a aussi testé et comparé différentes configurations et mécanismes de répartition du parc de véhicules ; ceci a permis de trouver des solutions approchées à des questions cruciales telles que le choix des périodes pendant lesquelles effectuer des retours à vide [7].
Les systèmes dits à
polling, où serveurs se partagent entre N
stations, selon une politique fixée, font toujours l'objet d'une
abondante littérature, notamment à cause de leur vaste champ
d'applications. Des percées significatives ont été accomplies
concernant les conditions d'existence de régimes stables dans le
cas
,jusqu'alors totalement ouvert. En général, le
problème est difficile (processus de Markov vectoriels et absence
de monotonie trajectorielle). En outre, il est presque toujours
impossible de calculer certaines grandeurs intéressantes, telles
par exemple les temps d'attente moyens !
Participant : Ch. Fricker
En collaboration avec R. Jaibi (Université de Tunis), on a
généralisé l'étude de la stabilité pour un système à
serveurs homogènes avec routage Markovien, à une classe de
politiques de service assez large pour inclure toutes les
politiques classiques, notamment celles dites limitées et
illimitées (de type exhaustif ou à barrière). L'obtention
de la condition suffisante est basée sur l'étude du modèle fluide
associé [19].
Participants : F. Delcoigne , G. Fayolle
Une étude pour les grands systèmes de polling a été réalisée et
est décrite dans la section .
Participant : V. Malyshev
Avec la collaboration de I. Kurkova (LLRS, MOSCOU), on a mis
évidence des liens entre frontières de Martin et équations
fonctionnelles du type évoqué dans la section .
Participant : R. Iasnogorodski
Les études [9,10] sont terminées et acceptées pour
publication, [10] étant
spécialement consacrée à l'évolution de marches aléatoires dans
le cylindre , avec dérives nulles à
l'intérieur du domaine et réflexions sur les frontières. Il est
montré qu'il y a toujours transience, dans tous les cas non
critiques de réflexion aux bords. On s'est intéressé aussi au
problème de convergence des marches renormalisées. Deux
situations sont alors possibles : soit le processus limite
est une semimartingale continue; soit il se comporte d'une façon
inhabituelle, une des coordonnées tendant vers l'infini presque
sûrement, avec une vitesse supérieure à
. Ces
résultats sont obtenus en s'appuyant sur les estimations des
mesures invariantes de marches dans
, données
dans [9].
Participant : R. Iasnogorodski
En collaboration avec S. Aspandiiarov et M. Menshikov,
on propose dans [16] la
classification des marches aléatoires dans , avec
réflexions aux bords et dérives nulles à l'intérieur du
domaine.
Participants : F. Delcoigne , G. Fayolle
On a démontré la propagation du chaos pour les systèmes à
polling, sous des hypothèses exponentielles des diverses lois.
Ces résultats sont neufs et font appel à des techniques de
convergence de semi-groupes.
Soit une suite de réseaux est formé de
stations
visitées par
serveurs mobiles, indépendants. On
étudie
sous les conditions
- Système symétrique. Les arrivées externes de clients à
chaque noeud forment un processus de Poisson de paramètre
; chaque client demande un service de durée
moyenne
; les destinations sont choisies de façon
uniforme avec probabilité
; le temps de
déplacement moyen entre deux stations quelconques vaut
. On introduit le processus Markovien
représentant l'état joint de
files arbitraires
et du champ moyen. Après avoir trouvé les conditions
d'ergodicité, on caractérise complètement la dynamique de la
limite
, en montrant de plus
où le symbole `` '' signifie convergence en
distribution. La mesure
a une forme explicite
simple correspondant à la distribution stationnaire d'un réseau à
deux files.
- Symétrie par blocs. On étend les résultats précédents au cas
où les sont constitués d'un nombre fini de
sous-systèmes du type précédent,
.
Participants : G. Fayolle , J.-M. Lasgouttes
On a travaillé sur l'extension des résultats de [3] à des réseaux de grande taille ne
présentant pas de propriétés de formes produit exacte. Le premier
candidat étudié est un réseau de Jackson ouvert, dans lequel les
distributions des temps de service sont arbitraires. Il s'agit de
déterminer sous quelles conditions existerait, là encore une
propagation du chaos. En fait, cette propriété s'avère intimement
liée à l'approximation poissonnienne des flux totaux
arrivant à chaque file d'attente. Ce lien n'est pas évident a
priori, puisqu'il est connu que, dans la plupart des réseaux à
forme produit, les flux ne sont pas poissonniens, même si chaque
file se comporte comme une simple M/M/1, avec distribution
géométrique. Les recherches en cours visent aussi à comprendre si
il est possible d'étendre les méthodes de champ moyen à
certaines chaînes de Markov à espace d'état non dénombrable et ne
possédant pas de symétrie.
Participant : Ch. Fricker
Dans un travail de collaboration avec D. Tibi (Université
Paris 7) et Ph. Robert (Projet Algo), on développe des
techniques permettant d'étudier la vitesse de convergence de
certaines chaines de Markov, dont l'espace d'états a un cardinal
grand, vers l'état stationnaire. On s'est intéressé ici au
comportement asymptotique d'une file M/M/N/N avec perte
(modèle d'Erlang) lorsque .
Après l'étude du trou spectral (cf. RA96), un phénomène de
coupure (cut-off) a été prouvé. On a calculé dans
[20] un équivalent du temps de
coupure
pour les principaux régimes de
fonctionnement.
On utilise des outils probabilistes classiques de couplage et de martingales, mais l'obtention des équivalents nécessite des calculs non triviaux. Le cas d'un noeud avec deux types de clients est à l'étude, l'objectif final étant les réseaux avec perte.
Participant : V.A. Malyshev
En collaboration avec divers auteurs, on propose une nouvelle
classe de problèmes pour le contrôle de décision dans les chaînes
de Markov [11]. Le point
essentiel est que certaines situations concrètes requièrent un
changement d'échelle temporel radicalement différent de ceux
habituellement rencontrés. On introduit le concept de
changement d'échelle d'urgence : quand on est loin de
l'état d'équilibre (il y a donc situation critique et risque de
catastrophe), il faut trouver le chemin optimal permettant de se
rapprocher suffisammment de cet état, la stratégie étant
possiblement très différente de celle en vigueur pendant les
périodes de calme. La condition ``être loin de l'équilibre''
s'obtient en dilatant l'état initial : l'échelle de temps
cherchée est alors liée au temps d'atteinte d'un voisinage de
l'état d'équilibre le plus probable, en supposant qu'on parte de
l'état initial dilaté.
Si les approximations fluides existent dans la littérature (comme
procédures déterministes ad hoc), c'est peut-être la première
fois qu'une preuve de la convergence vers un système fluide est
exhibée. Les principales techniques mises en jeu sont les
changement d'échelle d'Euler et les fonctions de Lyapounov. On
obtient par exemple des solutions explicites au problème de
première atteinte pour des marches aléatoires contrôlées dans le
plan, avec applications à des systèmes comportant deux files
d'attente.
Participant : A. de La Fortelle
La théorie des grandes déviations s'intéresse aux événements
rares. Pour des processus
dont les moyennes empiriques
admettent une limite (par
exemple une suite de variables i.i.d. ou une chaîne de Markov),
on s'intéresse au comportement asymptotique de
, où
est un borélien
de l'espace
.De façon plus générale, on analyse les
distributions empiriques
. Il est bien connu que,
pour des chaînes ergodiques, la probabitité invariante
satisfait
, p.s. et en espérance. De plus, dans certains cas, est
vérifié un principe de grandes déviations :
où I est une fonction convexe positive ne s'annulant qu'en
,semi-continue inférieurement et dont les niveaux sont
compacts. On sait démontrer ce théorème pour des espaces E
finis. Lorsque E est polonais, l'état actuel de la théorie
impose des restrictions importantes (une certaine uniformité des
probabilités de transition). Le but est de monter que le résultat
tient encore pour E dénombrable, sans cette hypothèse
d'uniformité. Par exemple, si seule une condition d'ergodicité
suffisait, il y aurait matière à des applications très
intéressantes concernant les objets présentés dans la section
, notamment les réseaux
classiques.
Participant : V.A. Malyshev
Une nouvelle activité a vu le jour, qui vise à développer les
liens entre l'informatique et la physique mathématique moderne,
au delà des réseaux. Si la notion de grammaire est fondamentale
pour l'étude des langages de programmation, normalement la
génération des mots et des phrases est déterministe ou
multivoque, mais rarement aléatoire. On montre ici que la
considération d'objets tels que les grammaires aléatoires (GA)
est utile sous plusieurs aspects. Par exemple, elles incluent les
fractales. Dans [18], le
processus de génération de mots par des GA et des
L-systèmes stochastiques est analysé sous différents
points de vue : théorie des chaînes de Markov dénombrables,
limite thermodynamique (i.e. lorsque le mot initial est immense),
etc.
Participant : V.A. Malyshev
Les travaux amorcés les années précédentes (cf. section ) ont été peaufinés et publiés dans
[13] et [14].