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Grands domaines d'application
Participants : Bertrand Guiheneuf , Jacques Lévy Véhel
Mots-clés : analyse 2-microlocale, exposant de Hölder,
régularité ponctuelle
Résumé : Dans certaines situations, des informations essentielles sont contenues dans la régularité ponctuelle d'une fonction et dans la manière dont celle-ci varie. Cette notion peut être formalisée de diverses façons: nous étudions plus particulièrement les exposants de Hölder et les exposants 2-microlocaux.
Il existe de multiples façons de réaliser une analyse fractale
d'un signal. Notre équipe s'intéresse à deux d'entre elles, le
calcul de la régularité ponctuelle et l'analyse
multifractale.
Dans le premier cas, on associe à un signal un
autre signal
, la fonction de Hölder de
, qui
mesure la régularité de
en chaque point
. Cette dernière
peut être évaluée de diverses manières. L'exposant ponctuel
de
en
, par exemple, est défini par:
On peut aussi définir un exposant local
par:
et
ne coïncident pas en général (si
,
et
) et ont des propriétés très différentes. Par
exemple,
est stable par différentiation (
) alors que
ne l'est pas.
En général, plus est petit, plus la
fonction
est irrégulière en
. Un exposant négatif est le
signe d'une discontinuité, alors que si
est
strictement supérieur à 1,
est au moins une fois dérivable en
. La caractérisation des signaux par leur régularité
Höldérienne a été considérée par de nombreux auteurs d'un point
théorique (par exemple en relation avec la décomposition en
ondelettes) et dans les applications en traitement du signal
(analyse de la turbulence, segmentation d'image). Une telle
approche est intéressante dès que l'information pertinente réside
dans les irrégularités du signal plus que, par exemple, dans son
amplitude ou dans sa transformée de Fourier. C'est en particulier
le cas quand on cherche à détecter des contours dans une image ou
à caractériser les parties non voisées d'un signal de parole. Les
questions qui se posent naturellement dans ce contexte sont la
caractérisation des fonctions de Hölder ponctuelles, la
comparaison des différentes mesures d'irrégularité, et leur
estimation sur des signaux réels.
Participants : Christophe Canus , Jacques Lévy Véhel ,
Rolf Riedi , Claude Tricot
Mots-clés : analyse multifractale, spectre de grandes
déviations, spectre de Hausdorff
Résumé : L'analyse multifractale fournit une description à la fois locale et globale des singularités d'un signal: la première est obtenue via l'exposant de Hölder, et la seconde grâce aux spectres multifractals. Ceux-ci caractérisent de façon géométrique et statistique la répartition des singularités sur le support du signal.
Il arrive que la fonction de Hölder soit très simple alors que le
signal est irrégulier. C'est le cas par exemple pour la fonction
de Weierstrass, ou pour le mouvement Brownien fractionnaire, qui
sont nulle part dérivables, mais dont la fonction de Hölder est
constante. Il existe cependant des signaux, d'apparence très
irrégulière, pour lesquels la fonction de Hölder est encore plus
irrégulière, par exemple des signaux continus tels
que
est partout discontinue. L'exemple canonique est
le graphe d'un IFS. Dans ces situations, il est plus intéressant
d'avoir recours à une autre description du signal, le spectre
multifractal: au lieu de donner pour chaque
, la valeur de
l'exposant de Hölder, on regroupe tous les points de même
exposant
dans un sous-ensemble
, et on
caractérise l'irrégularité de façon globale en calculant,
pour chaque valeur de
, la dimension de Hausdorff de
l'ensemble
. On évalue ainsi, de façon
géométrique, la ``taille'' des parties du domaine de
où
une singularité donnée apparaît.
Une autre possibilité est de donner une caractérisation
statistique de la répartition des singularités: plus précisément,
le spectre de grande déviation estime la
vitesse exponentielle de décroissance de la probabilité de
rencontrer une singularité à peu près égale à
à la résolution
quand
tend vers l'infini.
Ce type d'analyse, d'abord apparu dans le contexte de la turbulence, s'est ensuite beaucoup développé à la fois au plan théorique (analyse de mesures ou fonctions auto-similaires dans un cadre déterministe et aléatoire, extensions aux capacités, spectres d'ordres supérieurs) et dans les applications (étude des séquences DLA, analyse de la distribution des tremblements de terre, traitement du signal, segmentation et débruitage d'images et analyse du trafic routier).
Les travaux en analyse multifractale s'attachent aux calculs théoriques des spectres, à leur comparaison (formalisme multifractal), et à l'obtention d'estimateurs robustes.
Participants : Paulo Gonçalvès , Jacques Lévy Véhel , Rolf
Riedi
Mots-clés : mouvement Brownien fractionnaire, processus
-stables
Résumé : Les processus à mémoire longue (c'est-à-dire dont la fonction d'autocorrélation décroît lentement) et ceux dont la variance est infinie possèdent des propriétés intéressantes, parfois contre intuitives. Nous étudions certains de ces processus, comme le mouvement Brownien fractionnaire ou les processus
-stables, qui présentent des caractéristiques fractales.
Nous étudions des processus tels que le mouvement Brownien
fractionnaire (mBf) ou les processus -stables, qui ont
des caractéristiques fractales comme l'auto-affinité (
, où
signifie l'égalité en distribution), l'irrégularité des
trajectoires, ou la mémoire à long terme (décroissance lente de
la fonction d'autocorrélation
quand
,
). Ces processus s'éloignent des
modèles ``classiques'' de deux façons:
Dans ces deux cas, la plupart des outils classiques (théorème central limite, convergence d'estimateurs) ne s'appliquent plus sous leur forme usuelle, et il faut leur substituer des généralisations. Nos recherches s'attachent à décrire certaines propriétés fractales et multifractales de ces processus et à en chercher des extensions qui les rendent plus adaptées à certaines applications. A titre d'exemple, le mBf possède une régularité ponctuelle presque sûre identique en chaque point. Cette caractéristique en restreint l'utilisation pratique et nous avons défini une généralisation, appelée mouvement Brownien multifractionnaire, qui permet un contrôle en chaque point de l'exposant de Hölder.
Participant : Paulo Gonçalvès
Mots-clés : Gabor, ondelettes, temps-échelle,
temps-fréquence
Résumé : Les représentations temps-fréquence et temps-échelle sont des extensions de l'analyse de Fourier classique aux signaux non stationnaires. On parle alors d'analyse spectrale dépendante du temps pour laquelle le concept de partition musicale est un paradigme communément cité.
L'analyse temps-fréquence repose sur la combinaison des deux
variables temps et fréquence dans une même représentation,
fournissant ainsi une signature de l'évolution temporelle du
contenu spectral. Différentes approches existent: la plus
intuitive consiste à limiter temporellement et fréquentiellement
les éléments de la famille d'analyse, puis à déplacer en tous
points du plan temps-fréquence les
atomes d'analyse ainsi définis, avant d'évaluer le produit
scalaire avec le signal analysé:
La distribution de Wigner-Ville: est un cas particulier à
partir duquel, classe de Cohen et classe affine peuvent être
définies paramétriquement via l'introduction de noyaux
arbitraires. Les propriétés que l'on souhaite imposer aux
distributions peuvent alors se traduire sous forme de contraintes
structurelles sur les noyaux de paramétrisation correspondants.
En particulier, les distributions de Wigner affine
L'intérêt des ondelettes pour la caractérisation de propriétés fractales des signaux est à présent largement formalisé et mis en pratique [6,1]. En revanche, les distributions bilinéaires, bien qu'offrant un panorama plus large de propriétés théoriques, restent encore peu utilisées, du fait de leur plus grande complexité et de l'absence d'algorithmes efficaces pour leur mise en oeuvre [17].
Participants : Jacques Lévy Véhel , Evelyne Lutton ,
Benoît Leblanc , Frédéric Raynal
Mots-clés : algorithmes évolutifs, algorithme génétique,
analyse de déceptivité, optimisation stochastique, problèmes
inverses, théorie des schémas
Résumé : Dans le cadre de l'analyse de signaux fondés sur des méthodes issues de la géométrie fractale, on est souvent amené à optimiser des fonctions (ou énergies) qui dépendent d'un grand nombre de paramètres, et qui sont extrêmement irrégulières. Les algorithmes génétiques se sont révélé être des outils efficaces, permettant d'obtenir des solutions robustes, difficiles à obtenir à l'aide d'autres techniques. Une partie des travaux effectués dans le projet a en outre eu pour but de montrer l'intérêt d'employer des outils ``fractals'' pour affiner et compléter certaines analyses théoriques sur les algorithmes génétiques.
Les Algorithmes Génétiques (AG) et plus généralement les
Algorithmes Evolutifs (AE) sont actuellement connus comme des
méthodes d'optimisation stochastiques efficaces pour des
problèmes très complexes et sont employées dans des domaines
d'applications extrêmement variés. Toutes ces techniques
s'inspirent des comportements biologiques des populations
naturelles, et sont fondées sur l'évolution d'une ``population''
de solutions au problème traité, l'évolution étant guidée par une
fonctions de ``fitness'' qui est maximisée au cours du processus.
Les analyses théoriques dans le domaine des AG et des AE sont
principalement orientées vers l'analyse de la convergence,
l'influence des paramètres et l'analyse de la ``facilité'' ou de
la ``difficulté'' des fonctions. Pour les AG, plus
particulièrement, on peut distinguer plusieurs approches: la
modélisation de populations successives de solutions sous forme
d'une chaîne de Markov [DP91,Cer95], l'analyse de déceptivité
fondée sur la théorie des Schémas [Gol89], enfin, très récemment,
la modélisation sous forme de système dynamique, où on a pu
montrer le comportement de type ``fractal'' de certains AG (et
générer les ensembles de type Julia correspondants) [JV94].
D'un point de vue théorique, certains outils qui ont été développés dans le cadre de la géométrie fractale peuvent être employés pour affiner une analyse de déceptivité des AG. En effet, l'analyse de la façon dont un AG optimise certaines fonctions ``fractales'' (plus précisément des fonctions Höldériennes) permet de modéliser l'influence de certains des paramètres d'un AG. Cette analyse peut être ensuite étendue à des fonctions plus générales et donne des indications sur la façon de modifier les paramètres afin d'améliorer les performances de l'AG. Une analyse plus poussée sur la même base théorique fournit aussi une méthode relativement robuste d'évaluation de l'efficacité d'un codage des solutions dans un AG.