Projet Dialogue

Précédent : Présentation générale et
objectifs Remonter : Projet DIALOGUE, Dialogue à forte
Suivant : Grands domaines d'application
Mots-clés : Langue, dialogue, syntaxe, sémantique,
pragmatique
Résumé : La problématique de dialogue homme-machine qui
est la nôtre nous conduit à nous placer plus dans la
perspective de l'étude et de la modélisation de l'usage de la
langue que dans celle de l'étude de l'objet « langue ». En ce
sens on peut dire que notre approche est fondamentalement
pragmatique, l'interprétation des énoncés jusqu'aux objets et
le dialogue avec un utilisateur représentent nos points
d'ancrage. Les modélisations sémantiques, syntaxiques et
lexicales sont pour nous au service de ces objectifs premiers,
il en est de même des techniques de représentation des
connaissances et d'Intelligence Artificielle que nous
n'abordons pas comme objets d'étude mais plutôt comme moyens
indispensables pour valider nos propositions plus théoriques
sur l'usage de la langue en situation de dialogue homme-machine
à forte composante langagière
Lorsque la langue est le sujet d'étude, à tort ou à raison, l'un
des enjeux théoriques est le découpage entre syntaxe, sémantique,
etc. Nous nous plaçons, quant à nous, non pas dans la perspective
de l'étude de l'objet << langue >> mais dans celle de
l'étude et de la modélisation de son usage. Tous les niveaux
d'étude habituels (syntaxe, sémantique et pragmatique) sont
cependant connexes ; la différence essentielle avec les études
descriptives est donc de définir celui que l'on souhaite
privilégier, c'est à dire le type de résultat que l'on souhaite
obtenir (la perfection exigerait que tous les résultats à tous
les niveaux soient corrects mais la perfection est un projet à
très long terme !). Pour notre part, nous avons choisi de nous
centrer sur l'usage de la langue : nous sommes donc dans une
problématique d'interface et le résultat attendu est, en première
analyse, un effet sur une application. En seconde analyse, cet
objectif demeure mais s'insère dans une logique de dialogue ; par
conséquent, la commande de l'application reste le but mais
suppose aussi un retour d'information correct et compréhensible
par l'utilisateur humain. Comme indiqué ci-dessus,
l'interprétation des énoncés jusqu'aux objets et le dialogue avec
un utilisateur représentent nos points d'ancrage. Dès lors, la
sémantique dont nous avons besoin doit tout à la fois intégrer le
dialogue et représenter l'application à commander. De même, la
syntaxe n'est qu'au service de cette sémantique et du calcul de
référence ; il est en particulier hors de question pour nous de
considérer une syntaxe normative, ce qui reviendrait à être
capable de corriger les fautes de français de l'utilisateur ; en
revanche, et ce n'est pas nécessairement antagoniste, nous avons
besoin d'une syntaxe capable de participer au pilotage d'un
système de reconnaissance de parole. Il suffit d'observer un
corpus de parole avec ses faux départs, hésitations, etc. pour
comprendre cette différence entre une syntaxe destinée à
participer à l'interprétation d'un énoncé et une syntaxe destinée
à engendrer des messages tels qu'on souhaite en lire... Un des
problèmes auxquels nous devons faire face est le décalage entre,
d'un coté, des mots de la langue liés directement ou non à des
catégories d'objets, et la représentation informatique d'une
application. Ce problème est évidemment lié à la représentation
de connaissances. Pour autant, ce point ne nous intéresse :
- qu'en termes de méthodes de représentation de connaissances
; et sous cet aspect nous nous considérons plus comme
consommateurs que comme producteurs.
- qu'en ce qui concerne la représentation des objets et leur
évolution temporelle et à partir de catégories liées à la
langue. Cet aspect au contraire, nous semble primordial pour
l'objectif décrit.
Enfin, la mise en oeuvre de systèmes de dialogues pose un
double problème d'architecture :
- d'une part, il s'agit de gros programmes avec des problèmes
de modularité et de contrôle liés à l'imbrication de plusieurs
sources de connaissances ;
- d'autre part, il faut une réflexion intégrant à la fois des
aspects liés au langage et des aspects liés à la perception par
un utilisateur des effets de ses actions et des objets sur
lesquels il peut agir. Cette réflexion amène inévitablement à
des questions de modularité au sens cognitif.
Dans cette mesure, si les outils permettant la mise en
oeuvre de systèmes distribués ne sont pas pour nous un objet
d'étude, leur utilisation et l'implémentation de systèmes de
dialogues dans des outils préexistants (du type de ceux définis
par les spécialistes d'IA) nous semblent indispensables pour
valider nos propositions plus théoriques. Quelques conséquences
immédiates découlent de ce qui précède :
- nous considérons la mise en oeuvre de systèmes de dialogue
à la fois comme un outil de validation de nos propositions et
comme la garantie que nous nous attaquons à des problèmes réels
et dans un ordre réaliste quant à leur importance
effective...
- la modélisation de l'état de l'application dans des termes
compatibles avec un accès langagier (en particulier en ce qui
concerne la représentation du temps) nous semble
essentielle...
- l'historique du dialogue, pendant langagier de l'état de
l'application, est l'autre préalable à toute mise en oeuvre de
système de dialogue.
Mots-clés : Référence,
analyseurs locaux, multimodalité, geste, corpus
Résumé : Conséquence directe du point 3.1., notre
approche est une approche centrée langue et référence qui nous
conduit tout à la fois à une vision très locale pour l'analyse
syntaxique, très dépendante du dialogue et du contexte
d'application pour la sémantique, très liée à leur contexte
langagier d'utilisation pour les gestes de désignation. Par
ailleurs afin de coller à un usage véritable de la langue,
l'exploration de corpus s'avère pour nous indispensable à la
fois comme source de réflexion et comme moyen de validation
Les points précédents motivent à la fois notre travail actuel et
notre orientation pour l'avenir. Le travail sur l'évolution de
l'application nous a amené en particulier à définir un modèle
temporel original et la réflexion sur l'historique a motivé nos
propositions sur la référence. L'un de nos objectifs pour la
suite vise à intégrer une partie même de l'historique du dialogue
dans la représentation des objets. De ce parti pris de nous
centrer sur la référence, et (donc) le dialogue, découlent :
- une vision de la syntaxe conduisant vers des analyseurs
très locaux... S'il s'agit d'une réponse à une question portant
sur la couleur d'un objet, << Rouge ! >> est un
énoncé parfaitement admissible ;
- une vision de la sémantique subordonnée elle aussi au
dialogue. A titre d'exemple, la présence obligatoire d'un objet
direct pour un verbe transitif se pose en des termes différents
selon qu'on considère des phrases dans un texte, des énoncés
isolés ou des séquences d'énoncés dans des dialogues oraux
;
- une analyse des gestes de désignation (recueillis à la
souris, au gant de désignation ou à l'aide d'un écran tactile
suivant les cas) intrinsèquement liée à leur utilisation dans
des énoncés. Typiquement, dans cette optique, le même geste se
verra attribuer une interprétation ou même une structure
différente selon l'énoncé langagier par rapport auquel il
s'interprète.
En termes d'outils, si l'implémentation d'un système de
dialogue est une source de réflexion pour toute une équipe (au
cours même de l'implémentation, mais surtout après, lorsqu'on
évalue son caractère plus ou moins approprié au problème de
départ), l'exploration de corpus s'avère également précieuse et
surtout plus rapide pour autant qu'on dispose d'outils associés à
la manipulation de ces corpus. En particulier, les corpus obtenus
par la technique du magicien d'Oz
permettent de se projeter au delà
des capacités d'une partie d'un système de dialogue (le cas le
plus évident est celui de la reconnaissance de parole, mais cela
peut également être vrai de tout autre << module >>
). Ils sont donc pour nous une source de réflexion et un moyen de
validation et non pas par exemple un moyen pour faire apprendre
des modèles statistiques .
Notes:
- ...d'Oz
- Il s'agit d'expériences de simulation au cours desquelles
le système de dialogue est remplacé par un expérimentateur
humain qui intéragit avec l'utilisateur et la tâche
Précédent : Présentation générale et
objectifs Remonter : Projet DIALOGUE, Dialogue à forte
Suivant : Grands domaines d'application