Action Comore

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Fondements scientifiques

Le projet s'intéresse à la modélisation mathématique de systèmes biologiques, plus particulièrement d'écosystèmes soumis à une action humaine (le cadre est donc celui des ressources vivantes renouvelables). Il est maintenant clair qu'il est important de savoir modéliser et contrôler l'exploitation de ces ressources par l'homme. Notre cadre de pensée est celui de l'Automatique [dNC94] : un système, décrit par des variables d'état, est soumis à des entrées (des actions sur ce système que l'on maîtrise ou non), et est décrit par des sorties (les mesures possibles sur le système). Dans notre cas, le système sera l'écosystème, modélisé par un modèle mathématique (une équation différentielle le plus souvent, cf. [Mur90]). Ses variables d'état seront par exemple le nombre ou la densité de telle population. Les entrées pourront être les actions que l'on exerce sur l'écosystème : action de l'homme (effort de pêche, introduction de nourriture...), ou action d'un facteur extérieur (pollution, lumière, ...). Les sorties seront soit des produits que l'on peut récolter de cet écosystème (récolte, captures, production d'un produit...), soit des mesures que l'on utilise pour mieux savoir ce qui se passe dans l'écosystème (par exemple, la mesure d'une population).

Cette approche passe donc d'abord par la modélisation mathématique du système [Pav94]. Cette étape est fondamentale et difficile, car on ne dispose pas de lois rigoureuses comme en physique. Il faut ensuite étudier les propriétés de ce système mathématique, et voir si, par sa structure particulière, il a des propriétés particulières. Prenons un exemple simple mais fondamental : dans la réalité, les variables sont positives parce que ce sont des populations ; en est-il de même dans le système mathématique ?

On cherche donc à étudier le comportement qualitatif du système, l'existence de points d'équilibre, leur stabilité, l'existence de solutions périodiques... On souhaite montrer par exemple que pour toute condition initiale on ira vers un équilibre. Ces questions qualitatives sont fondamentales car elles disent si le modèle est viable (le modèle ne prédit l'extinction d'aucune espèce, tout reste borné...) ou pas. Souvent, des problèmes spécifiques sont posés par l'origine biologique des modèles : des fonctions ou des paramètres sont mal connus, ou variables ; que peut-on dire sur leur comportement ? Il est nécessaire de développer des techniques nouvelles pour étudier ces problèmes. De même, la structure forte des modèles permet de définir des grandes classes de systèmes, pour lesquelles on développe des techniques fines et adaptées : prenons pour exemple les modèles de type Lotka-Volterra en dimension $n$[HS88].

Enfin, on se posera des problèmes de régulation (comment garder une variable à un niveau constant) et d'observation (comment reconstituer les variables d'état à partir des mesures) sur ces systèmes. Ces problèmes sont rarement classiques, parce que, encore une fois, l'origine des systèmes apporte des contraintes. Un exemple simple est celui de l'effort de pêche, qui est une entrée (action de l'homme) sur un système (l'écosystème marin, plus ou moins réduit) : il est clair que l'effort sera toujours positif, et borné ; ces contraintes posent des problèmes nouveaux. Nous nous intéressons aussi à des problèmes d'identification de paramètres dans ces modèles, et de validation avec des données bruitées.

Les domaines plus spécifiques où nous intervenons sont variés, mais unis par cette méthodologie de l'automatique. Nous allons du système en laboratoire très contrôlé (le chemostat) au système, très ouvert, de la pêche ou de la forêt.



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